De sa chambre au Québec, Sam écrit une missive à Donald Trump pour lui faire part de son intérêt de construire un mur. Tout comme le président des États-Unis, le garçon fait face à un indésirable avec qui il doit partager son territoire, soit la pièce où il dort avec son frère. Il supporte ainsi de moins en moins le fait d'être incapable de dormir parce que son aîné joue sur son téléphone pendant la nuit et que celui-ci lui prenne ses affaires sans lui demander la permission au préalable. D'abord frustré par la réaction de ses parents face à son idée, il en vient à se renseigner sur différents murs qui ont été érigés un peu partout autour du globe et à discuter du problème en famille, apprenant "que la négociation et la discussion sont toujours préférables à la séparation." [SDM].
En utilisant de façon calculée et posée un sujet d'actualité sans verser dans le politique, cet album propose une série de lettres signées par un jeune garçon qui s'inspire d'abord des idées de Trump pour les appliquer dans son quotidien. Avec sa lucidité enfantine, le narrateur lui fait ainsi part de son mécontentement en voyant que son projet de mur ne risque pas d'aboutir et se dit que seul le président milliardaire serait capable de le comprendre, mais il finit par suggérer à son correspondant de repenser à ses propositions puisqu'il a pris conscience que les hommes qui admettent leurs erreurs sont admirables, même s'ils changent d'avis. Des mots significatifs sont mis entre guillemets tout au long du texte, tandis que des dessins vigoureux et naïfs font contraster une palette chaude associée à la lumière à des zones d'ombre, tout en montrant en parallèle des scènes de la vie de Sam et de celle du président, qui est toujours trop occupé pour prendre les lettres que son entourage lui tend. [SDM].