En rentrant de l'cole, une petite fille demande son papi comment on dit "grand-pre" en langue crie. La question attriste l'aeul, qui lui confie qu'il a perdu ses mots il y a longtemps, alors que des visages blancs l'ont transport dans une cole glaciale o il tait battu quand il osait parler dans sa langue maternelle. Le lendemain, sa petite-fille lui apporte un livre qui lui permettra enfin de renouer avec les mots de son enfance vole, lui demandant au passage de lui faire la lecture afin qu'elle les apprenne elle aussi. [SDM].
L'auteure livre ici un vibrant hommage son grand-pre dcd, tout en faisant dcouvrir la dure ralit des pensionnats indiens, o les jeunes Cris ont t carts de leurs familles et forcs oublier leur langue natale, cette dernire tant caractrise par un corbeau que l'instituteur catholique enferme dans une cage. Au contact du livre apport par sa petite-fille, les corbeaux ressurgissent et le vieil homme retrouve peu peu le vocabulaire cri, le texte tant par ailleurs jalonn de quelques mots de cette langue sublime. Les aquarelles ralistes, agrmentes de traits de crayons nerveux, prennent des teintes sombres lorsque le rcit rappelle le triste pass du grand-pre, mais adopte des couleurs chaleureuses pour illustrer sa relation avec sa petite-fille, et pour dmontrer que tous deux pourront vivre une existence heureuse l'abri des mots blessants. [SDM].