Un après-midi de juillet, sur le Plateau-Mont-Royal, il fait au moins 35 degrés à l'ombre. Étienne se rend à la chambre de son grand frère Marcel, qui joue de la guitare électrique sur son lit torse nu, pour lui rappeler sa promesse de l'amener à la piscine Laurier. Or, non seulement le bassin d'eau déborde déjà de monde quand ils arrivent sur place, mais un coup de tonnerre se fait entendre, ce qui oblige tous les baigneurs à sortir. Étienne n'a même pas pu tremper son gros orteil, mais puisqu'il a rejoint ses copains Zakaria, Rafael et Alexander, il peut profiter d'un bain de pluie, d'un parcours d'ombres jusqu'à la crèmerie Le Patio, d'une performance de pyramide humaine pour se récolter un peu d'argent de poche, d'une bataille de fusils à eau dans sa ruelle avant de s'amuser avec sa mère et son frère à imaginer une société où tout le monde serait tout nu. [SDM].
Si cette lecture réaliste semble d'abord se dérouler quelque part dans la seconde moitié du 20e siècle, avec une narration candide drapée d'une certaine nostalgie de l'enfance, on découvre progressivement que l'action peut être située à l'époque actuelle puisque Montréal est administré par une mairesse, que les quatre amis vont à la crèmerie Le Patio sur l'avenue Mont-Royal et qu'une crème glacée vaut au moins 2$. Le texte dialogue habilement avec les illustrations, des dessins d'allure caricaturale sertis de phylactères et d'aplats bleus et verts. Un moment de détente aisé pour oublier - ou pas - la canicule l'espace d'un instants. [SDM].